vendredi 26 septembre 2014

MUSICA sans musiciens ou le voyage vers l’imaginaire des sons

Est-ce un clin d'oeil vers les intermittents du spectacle ? 
Un hommage à Claude Lévy-Strauss, qui ne semble pas goûter la présence des hommes, car à la question du personnage avec qui il voudrait passer une soirée... "On peut passer une soirée avec Mozart, avec Bach, avec Baudelaire, ..." il répond "Je vous dirais avec un chien, avec un chat." dans la bande son diffusée lors du spectacle.
Ou tout simplement un questionnement sur le futur de MUSICA ?

La réponse est peut-être dans les trois ou ailleurs, en tout cas, le premier concert de Musica 2014 , coorganisé avec le TJP Centre Dramatique National d'Alsace-Strasbourg - pour leur ouverture de saison - et accueilli au Théâtre de Hautepierre, "Stifters Dinge" de Heiner Goebbels, en avance sur la "grande ouverture" au Palais de la Musique et des Congrès ce vendredi soir, a emmené les spectateurs dans un étrange voyage. 

L'accueil déjà était surprenant, la musique jouait en entrant dans la salle, sur scène, un vaste plateau (avec des bâches noires au sol en profondeur et des cuves blanches sur le côté droit laissait bien présager que nul orchestre allait y jouer. Mais nous étions à moitié prévenus.

Un ballet de techniciens intermittents (qui soutiennent MUSICA  ;-) ) taguent une planche noire d'une matière blanche (du sel apprendra-t-on) et le tamisent en l'étalant sur le fond de trois cuves lignées puis y font couler l'eau des cuves. 
Le spectacle peut commencer.
Du fond de la scène, des percussion, des cordes de piano frottées ou frappées, un souffle, des voix et des sons arrivent et mettent les spectateurs dans l'ambiance.
Les cuves se remplissent, une ballet de voiles fait cinéma hypnotique, entre les reflets de l'eau à sa surface et ses reflets variés, on arrive dans u paysage d'hiver aidé par un texte d'Adalbert Stifter racontant un voyage d'hiver dans une forêt sous une pluie verglaçante et inquiétante dans un environnement romantique et étrange - au fond de la scène on voit les arbres - ou ce qui y réfère.. Un autre texte - l'entretien de Jacques Chancel avec Claude Lévy-Strauss se situe de l'autre côté, alors que la musique nous emmène toujours dans nos voyages imaginaires.
Nous restons aux aguets pour une "partie de chasse immobile et étrangement vivante et l'on se surprend à se faire "envahir" par l'armée des cinq pianos qui avancent sur nous... 
Mais la pression redescend, la brume flotte sur l'étang d'hiver et le spectateur est libéré de cette expédition - il peut même en visiter les coulisses pour en dédramatiser l'expérience.

Stifters Dinge - Musica 2014 - Photo: lfdd

Si vous en avez envie, rendez-vous aujourd'hui à 18h30 et 21h30 à Hautepierre, au Théâtre.
Et si vous voulez en voir plus, voici un apperçu et quelques mots de Heiner Goebbels:


Heiner Goebbels: Stifter's Dinge from Artangel on Vimeo.


Un bonheur n'arrivant jamais seul, un deuxième concert, au TNS celui-ci, par les Percussions de Strasbourg (dont le local est adjacent au Théâtre de Hautepierre) nous a emmené dans un autre voyage de sons, vagues et nappes de percussions et de cloches avec la création mondiale de la magnifique pièce de Hugues Dufourt "Burning Bright".

Comme je vous l'avais annoncé, la grande ouverture du Festival Musica est ce soir à 20h30 au PMC avec l'Orchestre Symphonique de Baden-Baden et Freiburg avec Magnus Lindberg et Philippe Manoury  - mais il y d'autres concerts en Alsace  - voir le programme ici:
http://www.festivalmusica.org/programme


Bons concerts

La Fleur du Dimanche 

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