dimanche 19 octobre 2014

Nobel et Musique, Mémoire et Fleurs, sur le bout de la langue

L'actualité en est toute récente, un écrivain français a été désigné Prix Nobel de littérature cette année. L'occasion d'en faire un TVA "fleurdudimanchesque" et de lui adjoindre un rebond doublement musical et littéraire.

Mais place à la fleur du jour:

Fleur sur le bout de la langue - Photo: lfdd


Concernant le prix Nobel, l’anecdote de son annonce au récipiendaire vaut la peine d'être narrée, de même que sa réaction et nous amène à une digression littéraire nous remémorant le Festival Musica de part l'auteur - l'autre - qui s'intéresse aussi à la musique et qui a écrit "Le nom sur le bout de la langue".

Patrick Modiano, celui dont il est question en parlant de Nobel, marchait donc dans la rue quand il eut l'annonce de la nouvelle. Que fit-il? : "J'ai continué de marcher" - Mais pourquoi? "Mais parce que c'était un peu... enfin je veux dire, c'était surtout..."
La phrase ne fut jamais achevée... il dit quand même un peu plus tard: "Je me suis senti comme dissocié, j'ai ressenti comme une sorte de dédoublement."

Avant le TVA double, une autre "fleur":


Fleur sur le bout de la langue - Photo: lfdd

Le deuxième écrivain, si vous suivez bien, vous l'avez reconnu, c'est Pascal Quignard, et voici ce qu'il écrit dans le livre présentant sa pièce musicale "Le nom sur le bout de la langue":
"A celui qui les retranscrit, à la musicienne qui les chante, à la comédienne qui les articule, au lecteur qui les suit sans les voir et s'absorbe dans leur signification, les mots paraissent moins inintelligibles qu'à celui qui les écrit.

Et plus loin, en lien avec les fleurs:
"Sur le "bout" de la langue: quelque chose germe sans fleurir. Quelque chose pousse sans venir sur les lèvres de celui qui épie dans le silence? C'est le bouton de la floraison invisible de la langue quise tient debout sur la bouche au-delà de la manducation, en surplus du souffle qu'utilise la respiration dans la fin de maintenir la vie. Aristote disait: "La parole est un luxe sans lequel la vie est possible".

Et je vous offre une troisième "fleur" avant une "distraction littéraire":


Fleur sur le bout de la langue - Photo: lfdd

Vous le saviez peut-être aussi, avant d'être "Nobel" et d'être écrivain, dans sa jeunesse, Patrick Modiano a écrit des chansons, en particulier pour Françoise Hardy, dont la plus connue "Étonnez-moi, Benoît" et la moins connue mais très belle "San Salvador"

San Salvador :
Pendant la nuit
l'hiver est revenu
dans les rues aujourd'hui
tous les arbres sont morts
en écoutant la pluie
tu penses à ce pays
dont le nom était San Salvador

tu te souviens
quand tu fermes les yeux
d'un étrange jardin
d'où montait le matin
des milliers de parfums
et des papillons bleus
c'était peut-être San Salvador

San Salvador
tu répètes ce mot
comme si tu voulais
retrouver le reflet
des crépuscules mauves
et des gallions du port
qui revenaient de l'ile au trésor
tu ne sais plus
comment y retourner
qui sait si ce pays
a jamais existé
si c'était dans tes rêves
ou dans une autre vie
que tu as connu San Salvador

San Salvador
le vent souffle aux carreaux
dans le bruit de la pluie
tu entends un écho
une chanson perdue
qui te vient d'un pays
que tu ne reverras jamais plus.






Une autre chanson, moins innocente, c'est Hugues de Courson, son compère de l'époque avec qui il l'a créé qui la chante :


La coco des enfants sages

Si tu es gentil,
Le marchand de poudre blanche
Passera cette nuit

Dors, dors, dors mon petit ange,

Je te le promets:
Le marchand de poudre blanche
T'apportera le sachet.

A la tombée de la nuit,

Il entre dans les maisons, 
Il dépose au pied du lit 
Des gentils garçons:

Refrain:

La coco des enfants sages (x3)
La coco

Dors, dors, dors mon petit ange,

Ferme bien les yeux,
Le marchand de poudre blanche 
Est un vieux monsieur

Il ressemble à ces roi mages

De nos beaux livres d'images.
Sans que tu t'en aperçoive,
Il déposera:

Refrain

Dors, dors, dors mon petit ange,
Si tu es gentil,
Le marchand de poudre blanche
Passera cette nuit

Tu peux faire de beaux rêves,

Ne sois pas inquiets.
Avant que le jour se lève 
Il t'apportera les sachets


 



Et voici donc "Benoît":

"Étonnez-moi, Benoît

Marchez sur les mains, 
Avalez des pommes de pin, Benoît
Des abricots et des poires
Et des lames de rasoir
Étonnez-moi !

Étonnez-moi, Benoît

Faites la grand-roue
Le gros méchant loup, Benoît
Faites le grand fou
Faites les yeux doux
Étonnez-moi !

{Refrain:}

Étonnez-moi
Car de vous à moi
Cela ne peut pas, cela ne peut pas
Durer comme ça
Car de vous à moi
C'est fou ce qu'on s'ennuie, tu sais

Étonnez-moi, Benoît

Coupez-vous les oreilles
Mangez deux ou trois abeilles, Benoît
Faites-moi le grand soleil
Faites sonner le réveil
Étonnez-moi !

Étonnez-moi, Benoît

Jouez de pipeau
Accrochez-vous aux rideaux, Benoît
Attrapez-moi au lasso
Et jouez au rodéo
Étonnez-moi !


 


Bon dimanche

La Fleur du Dimanche

1 commentaire:

  1. La chanson de Françoise Hardy "San Salvador", écrite par Patrick Modiano ayant disparu de son adresse de l'époque, une autre version se trouve ici (pour le moment):
    http://cyberspaceandtime.com/28_l5Ea30yI.video+related

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