lundi 23 février 2015

Oscar et César vont au cinéma, et vous qu'allez-vous voir ?

Le palmarès est tombé, vendredi pour les Césars et hier pour les Oscars...

And the Winner is:

Pour les Oscar, le grand gagnant est: 
« Birdman » : Meilleur film et Meilleur réalisateur : Alejandro González Iñárritu, le film sort mercredi!
parmi les autres choix :

Meilleur acteur: Eddie Redmayne, «Une merveilleuse histoire du temps» un superbe film, à voir absolument
Meilleur scénario adapté : «The Imitation Game» voir le billet du 9 février
Meilleur acteur second rôle : J.K. Simmons, et 
Meilleur montage : Tom Cross, « Whiplash » - je vous en ai parlé le 19 janvier

Pour les Césars, je suis alllé voir le film par hasard la semaine dernière en séance de rattrapage et été époustouflé (j'en parlerai un peu plus bientôt), 

Timbuktu ea glané 7  récompenses et  Les Combattants repartent avec 3 trophées à - Meilleur Premier Film, Meilleur Espoir Masculin (Kevin Azaïs) et Meilleure Actrice pour Adèle Haenel, qui réalise le doublé après son sacre de 2014, dans la catégorie Second Rôle., 
D'autres candidats repartent avec un prix : les costumes pour Saint Laurent, les décors pour La Belle et la Bête, l'adaptation pour Diplomatie et le Meilleur Film Etranger pour Mommy de Xavier Dolan,

Bons Films

La Fleur du Dimanche

dimanche 22 février 2015

Le Muscari rit petit et qu'a Katie ? Alors qu'Igor est hagard au bar...

Boby (Lapointe) l'a dit: "Davantage d'avantages avantagent davantage".

Mais le muscari de dimanche dernier ne rit plus trop:

Muscari rikiki - Photo: lfdd

Il s'est fait tout petit:

Muscari rikiki - Photo: lfdd

Et a fait des petits:


Muscari rikiki - Photo: lfdd

Et pour vous j'ai creusé la veine du graphophone en y joignant le gramophone (enfin le nouveau gramophone appelé Youtube) pour vous proposer de vieux tubes de chansons à décoller les oreilles.

Dressez-les et regardez bien les paroles.  

Tout d'abord, celle que j'ai citée en titre:

 


Ta katie t'a quitté

"Ce soir au bar de la gare
Igor hagard est noir
Il n’arrête guère de boire
Car sa Katia, sa jolie Katia

Vient de le quitter
Sa Katie l’a quitté
Il a fait chou-blanc
Ce grand-duc avec ses trucs

Ses astuces, ses ruses de Russe blanc
Ma tactique était toc
Dit Igor qui s’endort
Ivre mort au comptoir du bar

Un Russe blanc qui est noir
Quel bizarre hasard! Se marrent
Les fêtards paillards du bar
Car encore Igor y dort

Mais près d’ son oreille
Merveille! Un réveil vermeil
Lui prodigue des conseils
Pendant son sommeil

Tic-tac tic-tac
Ta Katie t’a quitté
Tic-tac tic-tac
Ta Katie t’a quitté
Tic-tac tic-tac
T’es cocu, qu’attends-tu?

Cuite-toi, t’es cocu
T’as qu’à, t’as qu’à t’ cuiter
Et quitter ton quartier
Ta Katie t’a quitté
Ta tactique était toc
Ta tactique était toc

Ta Katie t’a quitté
Ote ta toque et troque
Ton tricot tout crotté
Et ta croûte au couteau
Qu’on t’a tant attaqué

Contre un tacot coté
Quatre écus tout comptés
Et quitte ton quartier
Ta Katie t’a quitté
Ta Katie t’a quitté
Ta Katie t’a quitté
Ta Katie t’a quitté

Tout à côté
Des catins décaties
Taquinaient un cocker coquin
Et d’étiques coquettes
Tout en tricotant
Caquetaient et discutaient et critiquaient

Un comte toqué
Qui comptait en tiquant
Tout un tas de tickets de quai
Quand tout à coup
Tic-tac-tic driing!

Au matin quel réveil
Mâtin quel réveille-matin
S’écrie le Russe, blanc de peur
Pour une sonnerie

C’est une belle sonnerie"


Pour continuer, celle tirée du film de Truffaut "Avanie et Framboise" où le sous-titreur s'est d'ailleurs trompé en voulant bien faire. A vous de voir!  

 


Avanie et Framboise

Elle s'appelait Françoise,
Mais on l'appelait Framboise !
Une idée de l'adjudant
Qui en avait très peu, pourtant,
(des idées)...
Elle nous servait à boire
Dans un bled du Maine-et-Loire ;
Mais ce n'était pas Madelon...
Elle avait un autre nom,
Et puis d'abord pas question
De lui prendre le menton...
D'ailleurs elle était d'Antibes !

Quelle avanie !
Avanie et Framboise
Sont les mamelles du Destin !

Pour sûr qu'elle était d'Antibes !
C'est plus près que les Caraïbes,
C'est plus près que Caracas.
Est-ce plus loin que Pézenas ?
Je n'sais pas :
Et tout en étant Française,
L'était tout de même Antibaise :
Et bien qu'elle soit Française,
Et, malgré ses yeux de braise,
Ça ne me mettait pas à l'aise
De la savoir Antibaise,
Moi qui serais plutôt pour...

Quelle avanie...
Avanie et Framboise
Sont les mamelles du Destin !

Elle avait peu d'avantages :
Pour en avoir d'avantage,
Elle s'en fit rajouter
A l'institut de beauté
(Ah - ahah ! )
On peut, dans le Maine-et-Loire,
S'offrir de beaux seins en poire...
L'y a à l'institut d'Angers
Qui opère sans danger :
Des plus jeunes aux plus âgés,
On peut presque tout changer,
Excepté ce qu'on ne peut pas...

Quelle avanie...
Avanie et Framboise
Sont les mamelles du Destin !

"Davantage d'avantages,
Avantagent d'avantage"
Lui dis-je, quand elle revint
Avec ses seins Angevins...
(deux fois dix ! )
"Permets donc que je lutine
Cette poitrine angevine..."

Mais elle m'a échappé,
A pris du champ dans le pré
Et je n'ai pas couru après...
Je ne voulais pas attraper
Une Angevine de poitrine !

Moralité :
Avanie et mamelles
Sont les framboises du Destin !

Et pour finir, une chanson pour les enfants qui n'aiment pas le poisson:

 


La maman des poissons

Si l'on ne voit pas pleurer les poissons
Qui sont dans l'eau profonde
C'est que jamais quand ils sont polissons
Leur maman ne les gronde
Quand ils s'oublient à faire pipi au lit
Ou bien sur leurs chaussettes
Ou à cracher comme des pas polis
Elle reste muette
La maman des poissons elle est bien gentille!
Elle ne leur fait jamais la vie
Ne leur fait jamais de tartine
Ils mangent quand ils ont envie
Et quand ça a dîné ça r'dîne
La maman des poissons elle a l'oeil tout rond
On ne la voit jamais froncer les sourcils
Ses petits l'aiment bien, elle est bien gentille
Et moi je l'aime bien avec du citron
La maman des poissons elle est bien gentille!
S'ils veulent prendre un petit vers
Elle les approuve de deux ouïes
Leur montrant comment sans ennuis
On les décroche de leur patère
La maman des poissons elle a l'oeil tout rond
On ne la voit jamais froncer les sourcils
Ses petits l'aiment bien, elle est bien gentille
Et moi je l'aime bien avec du citron
La maman des poissons elle est bien gentille!
S'ils veulent être maquereaux
C'est pas elle qui les empêche
De s'faire des raies bleues sur le dos
Dans un banc à peinture fraîche
La maman des poissons elle a l'oeil tout rond
On ne la voit jamais froncer les sourcils
Ses petits l'aiment bien, elle est bien gentille
Et moi je l'aime bien avec du citron
La maman des poissons elle est bien gentille!
J'en connais un qui s'est marié
A une grande raie publique
Il dit quand elle lui fait la nique
"Ah! qu'est-ce qui tu me fais, ma raie!"
La maman des poissons elle a l'oeil tout rond
On ne la voit jamais froncer les sourcils
Ses petits l'aiment bien, elle est bien gentille
Et moi je l'aime bien avec du citron
Si l'on ne voit pas pleurer les poissons
Qui sont dans l'eau profonde
C'est que jamais quand ils sont polissons
Leur maman ne les gronde
Quand ils s'oublient à faire pipi au lit
Ou bien sur leurs chaussettes
Ou à cracher comme des pas polis
Elle reste muette
La maman des poissons elle est bien gentille! 


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

dimanche 15 février 2015

Graphophone et gramophone, le progrès, et le muscari rit

 Après les lourds billets des dernières semaines un peu d'humour: le muscari - Et non le muscat rit ! 

Muscari - Photo:lfdd

Et pour qu'il n'y ait pas que lui qui rie, un TVA enjoué mais titillant les neurones et tirant la langue.
Des textes à lire à haute voix pour vous faire réfléchir avec le sourire.

"Sortant de l’abbaye où les poules du couvent couvent, je vis ces vis. Nous portions nos portions, lorsque mes fils ont cassé les fils. Je suis content qu’ils vous content cette histoire. Mon premier fils est de l’Est, il est fier et l’on peut s’y fier, ils n’ont pas un caractère violent et ne violent pas leurs promesses, leurs femmes se parent de fleurs pour leur parent. Elles ne se négligent pas, je suis plus négligent. Elles excellent à composer un excellent repas avec des poissons qui affluent de l’affluent. Il convient qu’elles convient leurs amis, elles expédient une lettre pour les inviter, c’est un bon expédient. Il serait bien que nous éditions cette histoire pour en réaliser de belles éditions."


"Cette dame qui dame le sol Je vais d'abord te dire qu'elle est d'abord agréable. À Calais, où je calais ma voiture, le mousse grattait la mousse de la coque. Le bruit dérangea une grue, elle alla se percher sur la grue. On ne badine pas avec une badine en mangeant des éclairs au chocolat à la lueur des éclairs. En découvrant le palais royal, il en eut le palais asséché, je ne pense pas qu'il faille relever la faille de mon raisonnement."


Muscari - Photo:lfdd


Et pour finir pour ceux qui ne savent pas écrire la pantoufle de verre !
"Le ver allait vers le verre vert et non vers la chaussure de vair gris argenté." 

Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

lundi 9 février 2015

Le Cinéma du Lundi: Tordues, les histoires (vraies) d'hommes dans l'Histoire

Curieusement, beaucoup de films récents s'appuient sur des histoires vraies. Le hasard fait que sur les écrans actuellement, en plus, il y ait trois films qui suivent les histoires personnelles de 3 personnages plus ou moins célèbres et qui sont un peu ou même carrément en marge d'un comportement normal dans la société.

Le premier, qui était hors la loi en Angleterre à l’époque est le mathématicien et cryptanalyste Alan Turing, qui a travaillé à Bletchley Park pendant la seconde Guerre mondiale où il a permis de décrypter les messages codés des Nazis. Cette "performance" a raccourci la guerre deuxième mondiale d'au moins deux ans. Son portrait et les différentes péripéties, jusqu'à sa mort sont décrites dans le film américano-britannique "Imitation Game" réalisé par Morten Tyldum. Benedict Cumberbatch campe Alan Turing, cet "inventeur" de l'ordinateur avec une singulière force. En face, la mignone Keira Knightley en Joan Clarke, également maîtresse du décryptage lui donne une belle réplique. Le côté historique supplante la simili enquête policière, mais le film nous fait découvrir un aspect secret et caché jusqu'à peu de ces événements.


The Imitation Game Trailer 

Le deuxième film traite l'épisode de la vie du fils de la célèbre Famille Du Pont de Nemours, John Eleuthère du Pont, qui, pour s'opposer (exister face) à sa mère devient, en 1986 le sponsor de l'équipe de lutte libre Foxcatcher (du nom de son domaine) pour faire gagner les Etats-Unis face à la Russie aux Jeux Olympiques.
L'histoire se passant mal et le rejeton étant un peu tordu, il assassine le frère de son protégé, le champion olympique Dave Schultz.
"Foxcatcher" est réalisé par Bennett Miller sorti en 2014. Channing Tatum interprète  Mark Schultz, Mark Ruffalo son frère Dave Schultz
et Steve Carell méconnaissable et hiératique, John Eleuthère du Pont.


Foxcatcher - Trailer / Bande-Annonce [VO|HD] par Lyricis



En ce qui concerne le dernier film, il se trouve que le 6 mai 1945, des soldats de l’armée américaine investissent la maison de Himmler, à Gmund en Allemagne. Ils y découvrent des centaines de lettres personnelles, de journaux intimes et de photos. 
Vanessa Lapa s'est basée sur ces lettres et documents(publiés en livre depuis) pour dresser sa biographie et révéler l’état d’esprit, les plans et les secrets du Reichsführer SS, architecte de la "Solution Finale" Heinrich Himmler. Curieusement sans commentaire (à part ces documents, le film nous montre de l'intérieur comment ce jeune bourgeois catholique, nationaliste de la classe moyenne, est devenu le bras droit d’Hitler responsable de la mort de millions de Juifs, d’homosexuels, de Communistes et de Roms. Un film à voir et à analyser pour mémoire garder et éviter que ces horreurs se reproduisent à l'avenir.



Bande-annonce : The Descent One - Heinrich... par PremiereFR


Pour finir, je vous invite à aller voir en contrepoint un film de fiction qui retrace la rencontre d'une femme juive hassidique qui croise le destin de Felix et qui vont expérimenter le "pas de côté" surprenant dans cet univers. Un film très sensible - qui ressemble un peu au personnage que jouait Vanessa Paradis dans le film, comique celui-ci, de John Turturro "Apprenti Gigolo").
Felix et Maira quant à lui traite de la liberté et de l'amour, et de la force des relations entre les hommes et les femmes.





Un film mélancolique, comme une chanson de Léonard Cohen ou la chanson de Solweig de Grieg:



Edvard Grieg : chanson de Solveig (Peer Gynt)





En voici les paroles:

"Kanske vil der gå både Vinter og Vår,
og næste Sommer med, og det hele År; —
men engang vil du komme, det véd jeg visst;
og jeg skal nok vente, for det lovte jeg sidst.

Gud styrke dig, hvor du i Verden går!

Gud glæde dig, hvis du for hans Fodskammel står!
Her skal jeg vente til du kommer igen;
og venter du histoppe, vi træffes der, min Ven!"

et la traduction: 

"L'hiver peut s'enfuir, le printemps bien aimé
Peut s'écouler.
Les feuilles d'automne et les fruits de l'été,
Tout peut passer.
Mais tu me reviendras, Ô mon doux fiancé,
Pour ne plus me quitter.
Je t'ai donné mon coeur, il attend résigné,
Il ne saurait changer.

Que Dieu daigne encore dans sa grande bonté,

Te protéger,
Au pays lointain qui te tient exilé,
Loin du foyer.
Moi je t'attends ici, cher et doux fiancé,
Jusqu'à mon jour dernier.
Je t'ai gardé mon cœur, plein de fidélité,
Il ne saurait changer."


Bons films

La Fleur du Dimanche

dimanche 8 février 2015

30 jours de réflexion: réfléchir, penser, critiquer ou rebondir

La vie est faite de rebondissements, de liens, d'échanges, de hasards, de pistes, de réseaux multiples, à creuser, à construire, à choisir, à étayer, à cultiver...

Pour commencer par "rebondir", place à la balle (le sens du mot a changé d'acception générale depuis les événements d'il y a 30 jours)...


Boule sans fruits - Photo: lfdd


Le fruit du lierre, ce fruit toxique a été l'occasion d'échanges avec des artistes concernant le carré et le rond, la mémoire et la création (collective). 
Elle a aussi, par ricochet renvoyé à des rites et des anniversaires, dont celle de Lenz (et de Lentz) et du 20 janvier (et du 7 février) ... (voir plus bas).

Cette sphère, réflexion de celle postée dimanche dernier relance aussi la question posée dans le TVA et à laquelle il y a eu rapidement un commentaire:
"D'accord pour un socle commun, mais la non prise en compte des différences culturelles est une des plaies de cette éducation hélas "nationale"..."


Pour compléter la réflexion, nous avons trouvé une suite dans "L'Opinion" du 3 février 2015. Elle vient de François Taddei, chercheur et membre du Haut Conseil de l'éducation. Dans son Billet, il dit, entre autre:
"Les enseignants ne sont pas formés à l'idée que l'école n'a pas le monopole du savoir...  Face à l'abondance, l'enseignant à un rôle plus "socratique" que jamais. Il devrait maîtriser l'art de la maïeutique et faire comprendre à ses élève comment s'effectue le passage de l'information brute, telle qu'il la trouve sur le web, a la télévision, ou dans les livre, à la connaissance."

Dans un article précédent, de Hubert Gillaud, intitulé "Comment apprendre à apprendre", il présente ses réflexion sur l'éducation:
"Aujourd’hui, notre système éducatif sélectionne ses éléments sur leur capacité à mémoriser des leçons. Pas sûr que ce soit une bonne méthode, puisque n’importe quel ordinateur est plus doué que nous."
Et après avoir présenté une méthode collaborative d'apprentissage, il donne d'autres solutions:
"Dans le jeu, les niveaux sont progressifs et vous permettent d’apprendre de vos erreurs. Dans le système éducatif, si l’apprentissage est trop difficile, vous vous démotivez, s’il est trop facile, vous vous ennuyez. Le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires qui soit, mais on se rend compte qu’il peut être corrigé quand les enseignants eux-mêmes se transforment en chercheurs, quand, plutôt que de rejeter un élève en difficulté, ils cherchent à l’aider, à se mettre en position d’interroger leurs propres manières de faire pour les améliorer."


Un autre ricochet nous vient de Bertrand Gillig qui nous a alerté d'une interview de François Dubet, qui était, vendredi l'invité de France Inter et dont le dernier livre s'intitule "La préférence pour l'inégalité" pour l'émission (que vous pouvez entendre encore ici: 
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1047641#

Quelques extraits où il exprime nos pensées profondes:
"Même si je suis favorable à l'égalité de tous, je suis très favorable à l'inégalité des miens." 
"Depuis un mois nous vivons dans une émotions égalitaire, ça ne va pas durer"
"Vouloir l'égalité des autres, cela suppose de s'en sentir solidaire"


Sphère Ampoule Maurizio Galante - Photo: lfdd 

Autre sphère, celle que Maurizio Galante, designer avait fait  créer en Afrique quand le SIDA était un fléau très présent (mais le combat continue ici aussi.)


Pour en revenir à Lenz, v
ous savez peut-être que Büchner a écrit un court texte sur le passage de Siegfried Lenz à Walderspach auprès du Pasteur Oberlin - à noter le livre de Sylvain Maestraggi "Walderspach" avec des textes de Büchner et de Jean-Christophe Bailly et ses superbes photographies... 
Voici le début du texte de Büchner:

"Le 20 Janvier, Lenz partit dans la montagne. Sommets et hauts plateaux sous la neige, pentes de pierres grises tombant vers les vallées, étendues vertes, rochers et sapins.
    Il faisait un froid humide, l’eau ruisselait des  rochers, sautait sur le chemin. Les branches des sapins pendaient lourdement dans l’air saturé d’eau. Des nuages gris passaient dans le ciel, mais tout était si opaque, et puis le brouillard montait, accrochant aux buissons sa lourde humidité, si paresseux, si gauche.

    Il poursuivait sa route avec indifférence, peu lui importait le chemin, tantôt montant, tantôt descendant. Il n’éprouvait pas de fatigue, mais seulement il lui était désagréable parfois de ne pas pouvoir marcher sur la tête."

Et pour conclure avec tous ces rebonds, je vais faire un grand cercle qui va nous ramener à Charlie....
J'avais sur ma table de nuit un livre (de chevet) de Thomas Bernhard intitulé "Mes prix littéraires"... 
Quelle n'est pas ma surprise de voir dans le dernier N° de Poly (qui parle aussi de Waldersbbach), en pré-édito et en hommage à Charlie (on y revient), un dessin de Cabu qui illustre leur questionnaire "Dernier.." et à la question "Dernier livre lu", il répond:
"RIEN l'avant-dernier "MES PRIX LITTERAIRES" de Thomas Bernard.
Par la suite, j'ai vu ailleurs - mais ne retrouve plus la source -  une série de dessins de Cabu sur, justement, ces prix littéraires -français - qu'il a croqués (et bien croqués !)...

Dans ce livre, Thomas Bernhard parle du prix Georg-Büchner qu'il a reçu en 1070:
" J'ai reçu le prix Büchner en mille neuf cent soixante-dix, lorsque le mouvement étudiant, comme on dit de mille neuf cent soixante-huit avait malheureusement, après s'être étiolé pour n'avoir été qu'une révolte exclusivement romantique et par conséquent complètement ratée et dilettantisme, déjà rejoint les livres d’histoire en tant que vaine tentative de révolution. Le manque de sérieux de ce mouvement de prosestation avait fini par conduire à des résultats inverses à ceux escomptés et donc à une catastrophe intellectuelle et à de tristes lendemains..."

Et son discours commence ainsi (la première phrase !):

"Mesdames et Messieurs,
Ce dont nous parlons est inexploré, nous ne vivons pas, nous ne faisons qu'exister et que lancer des conjoncture, hypocrites, heurtés dans notre amour-propre que nous sommes, dans notre mésinterprétation fatidique, et en fin de compte mortelle de la nature, dans laquelle nous a égaré la science; tout nous apparît sous les auspices de la mort, et les mots - ceux qui par deréliction nous triturons dans notres esprit, ces mots par milliers et par centaines de milleirs, usés jusqu'à la corde, qui se dévoilent à nous, en toutes langues et en toutes cisconstances, en tant qu'infâme mensonge par leur infâme vérité, et réciproquement en tant qu'infâme vérité par leur infâme mensonge, ces mots que nous osons dire et écrire et qu'en tant que parole nous osons passer sous silence, les mots qui ne consistent en rien et ne servent à rie et sont condamnés au néat, comme nous le savons, mais cherchons à le cacher, ces mots, auxquels nous nous raccrochons, parce que notre impuissance nous rend fous et que notre folie nous désespère - ces mots ne font que contaminer et ignorer, brouiler et aggraver, embarasser et falsifier et mutilr et assombrir et enténébrer; dans les bouches et sur le papier, ils ne font qu'abuser à travers ceux qui en abusent; ce qui caractérise les mots et leur abuseurs, c'est leur impudence; l'état d'esprit des mts et de leurs abuseurs se caractérise par ce qu'il a d'impuissant, de satisfaisant, de catastrophique...."


Et pour conclure (provisoirement) je vais vous inviter à visiter un autre blog que je viens de découvrir et qui aujourd'hui pose la question de la langue (que je mets en relation avec le film "Heinrich Himmler, the decent one - der Anstäntige" visible encore à l'Odyssée ces jours-ci..  et dont je parlerai demain), il s'agit du "billet" de Bernard UMBRECHT à propos de Victor Klemperer(LTI): "la toxicité des mots.


Oups, j'avais oublié la vidéo du jour, qui passe de 30 à 1825 jours (d'un mois à 5 ans...)

Sept ans de réflexion
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19434275&cfilm=889.html

Bon courage et bon dimanche

La Fleur du Dimanche

jeudi 5 février 2015

BUREN revient à Strasbourg et son travail est visible jusqu'en mars

Au vu du succès de son exposition (voir l'annonce sur le site le 4 juin 2014 et les images du vernissage le 13 juin), l'exposition "Comme un jeu d'enfant" avait été prolongée jusqu'au 8 mars  2015 (plus de 70.000 visiteurs déjà en novembre 2014 et une augmentation de la fréquentation du Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg en 2014).

Le jour se lève sur Buren à Strasbourg - Photo: lfdd

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, Buren lui-même, qui était venu pour parler de son travail et rencontrer les Amis du Musées d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (AMAMCS) lors de la parution de son catalogue, grâce à la collaboration de la HEAR (Hautre Ecole des Arts du Rhin)  et de l'Université de Strasbourg proposent une rencontre avec l'artiste ce jeudi 5 février de 18h00 à 20h00 au Palais Universitaire:

« Daniel Buren : catalyseur d’expérience » est une conversation, en présence de l’artiste avec Joëlle Pijaudier-Cabot, directrice des musées de la Ville de Strasbourg, Jean-François Gavoty, artiste, enseignant à la HEAR, Joël Benzakin, commissaire indépendant et Corine Pencenat, maître de conférences à l’Université de Strasbourg. Cette formule innovante, qui propose une rencontre inédite avec un artiste de renommée internationale, donnera à apprécier l’étendue de sa réflexion et de ses champs d’action tout au long de sa carrière.

L'entrée est libre dans la limite des places disponibles, renseignements ici sur le site de l'évènement.

Le jour se lève sur Buren à Strasbourg - Photo: lfdd


Profitez-en pour revoir l'installation (égaement vu e de l'intérieur et les autres expositions, dont la superbe retrospective des oeuvres de Jules Perahin, "La Parade Sauvage" à l'occasion du centenaire de sa naissance (1914).

Bonnes visits et rencontres

La Fleur du Dimanche


dimanche 1 février 2015

Charlie et Demis en goguette, les enfants à l'école... du rire ?

Soyons gai, c'est février...
Janvier s'est achevé hier, mais les nouvelles du mois résonnent encore et rebondissent comme des balles, ou des boules (noires).
Aidons-les pensées à rebondir aussi.
Mais tout d'abord la Fleur du jour:


Boules noires de #Charlie - Photo: lfdd


Ce sont les fruits de lierre (prises en photo le jour de la Manif pour Charlie).... Elle me font penser à des grenades à fragmentation et en même temps au "démineur Kalfon" dont j'avais parlé il y a un an (Merci pour vos fleurs - Jetez-les aux 4 coins du monde).



Fruits du lierre - Photo: lfdd

Pour rebondir et faire un semi-bilan de ce mois de janvier (sachez que les pages traitant de #Charlie ont été vues plus de 200 fois), je vais, en guise de TVA parler d'un aspect qui a fait un peu polémique sur le sujet: l'école avec une réflexion du philosophe François-Xavier Bellamy, auteur du livre "Les Déshérités ou l'urgence de transmettre" qui nous interroge sur l'école aujourd'hui dans un article paru dans l'Opinion du 26 janvier 2015..


"Quand l’école n’a pas transmis aux élèves les moyens de former et de nourrir leur réflexion, ils sont facilement piégés par des raisonnements simplistes, manichéens. Dépourvus de mots, ils sont abandonnés à la puissance des images mises en scène sur le web, qui alimentent ce qu’il y a de plus irrationnel – le complotisme, la fascination pour la violence. Les professeurs sont démunis pour engager avec eux un dialogue raisonné. Ce n’est pas tant le signe de leur impuissance, que celui de l’échec global de l’école… En 2012, une enquête ministérielle comptait 21% de collégiens incapables de « donner sens à une information » ou « d’exploiter des textes même simples. » En 2013, un jeune majeur recensé sur cinq est illettré. Comment s’étonne-t-on encore du résultat ?

...

Ce n’est qu’en apprenant à lire, à écrire, à se situer dans l’histoire, à réfléchir à partir de savoirs communs, que l’on construit son lien à la société. L’école peut bien sûr éduquer, mais seulement en instruisant. Faute de l’avoir compris, elle va devenir de plus en plus coercitive…

...

En refusant de transmettre une culture commune, nous avons suscité la désagrégation que nous constatons maintenant. Et nous n’avons même pas rendu nos élèves plus libres, au contraire : seule la connaissance libère. Tant que l’école renoncera à la transmettre, nous abandonnerons les jeunes à toutes les formes d’oppressions."

Et, petit clin d'oeil au titre, sachez que la goguette, est un terme qui est utilisé pour dire "partir en voyage", "être ailleurs" ou "être un peu ivre" mais, qu'à l'origine il signifiait un lieu où l'on se rassemblait en groupe pour chanter: il y en avait plusieurs milliers, en France et à l'étranger, dont "La Boule Noire" à Paris - à côté de la Cigale.

Et comme on finit par des chansons, je vous propose le canon de Pachebel en version classique et en version moderne par Demis Roussos (vous l'aviez deviné, non ?):





La version Demis "jeune"



Et une version de 2006 :





Bon dimanche

La Fleur du Dimanche