dimanche 25 octobre 2015

Un coup d'oeil, un coup de foudre... et j'avale la foudre...


Il est tôt aujourd'hui, et nous allons profiter d'un jour long.... Vous vous êtes réveillés un heure trop tôt, même avec de la bonne volonté, vous avez une longue journée d'automne devant vous...

Je vous propose d'en profiter pour creuser les réflexions entamées dimanche dernier autour du coup de foudre et de vous offrir en amuse bouche deux feuilles d'automne qui ne se sont pas encore rencontrées...


Bouche d'amour - Photo: lfdd

Rouge comme l'amour, l'amour au premier coup d'oeil, l'amour qui vous a emporté dans des transports dans des contrées exceptionnelles et qui vous amène au premier rendez-vous :

"Ah! qu'il doit être doux et troublant
L'instant du premier rendez-vous
Où le coeur las de battre solitaire
S'envole en frissonnant vers le mystère.
Vous l'inconnu d'un rêve un peu fou,
Faites qu'il apporte pour nous
Le bonheur d'aimer la vie entière
L'instant du premier rendez-vous."  


Feuille d'amour - Photo: lfdd

Vous connaissiez peut-être cette chanson de 1941,une chanson avec des paroles de Louis Poterat et une musique de René Sylviano chantée par de nombreux artistes, dont Patrick Bruel:




Il l'a aussi été par Mireille Matthieu, mais aviez-vous vu le film dans lequel Danièle Darrieux chantait cette chanson dans le film d'Henri Decoin ? Non ?  Je vous l'offre en son hommage, en sa mémoire:





Et vous offre en contrepoint une scène d'un autre film dont je vous avais déjà parlé mais où la scène semble aussi être celle d'un "coup de foudre": C'est la chanson  "Moon River" chantée par Audrey Hepburn sur la volonté de Blake Edward qui l'a commandée à Henri Mancini.




Revenons à Danièle Darrieux. Je vous offre les paroles du premier rendez-vous en vous invitant à remonter dans vos souvenirs et retrouver le premier printemps:

"Quand monsieur le Temps
Un beau jour de printemps
Fait d'une simple enfant
Presque une femme,
Dans le songe bleu
D'un avenir joyeux
Fermant les yeux
Elle soupire au fond de l'âme


Ah! qu'il doit être doux et troublant
L'instant du premier rendez-vous
Où le coeur las de battre solitaire
S'envole en frissonnant vers le mystère.
Vous l'inconnu d'un rêve un peu fou,
Faites qu'il apporte pour nous
Le bonheur d'aimer la vie entière
L'instant du premier rendez-vous.

Un amour naissant
C'est un premier roman
Dont on joue tendrement.
Le personnage
On ne sait jamais
S'il sera triste ou gai,
Mais on voudrait
Vite en ouvrir toutes les pages."  

Et pour rester un peu "fleur bleue", une autre chanson où elle dit:

"Les fleurs sont des mots d'amour"

"Le ciel pour certains
Détient le secret de la vie...
C'est dans une main
Que d'autres croient lire un destin.
Moi, je ne retiens
Qu'un moyen,
Pour prédire au cœur
Le bonheur ;
Il est entre nous
Simple et très doux

Les fleurs sont des mots d'amour
Des mots plus tendres qu'un poème
Qui font comprendre sans discours
Au plus subtil comme au plus sourd
Le doux secret d'un cœur trop lourd.
Ce frais bouquet des beaux jours
Je l'ai fait pour celui que j'aime
Bouquet de soie et de velours
Où mon cœur exhale à son tour,
Parmi ces fleurs, des mots d'amour."




Après ce temps du tango, revenons au "Temps d'aimer





Et passez un bon long dimanche à rêver à l'amour.. avec...

La Fleur du Dimanche

P.S. Si vous avez oublié le "mode d'emploi de "L'heure d'Hiver", un petit tour en arrière, il y a trois ans ici-même, l'heur d'hiver nous rendait "Boule de nerf".
P.P.S. Si vous vous posez la question de savoir d'où vient l'expression "j'avale la foudre", c'est de Pascal Rambert dans la pièce "Répétition", jouée actuellement au TNS, pièce qui parle de théâtre et d'amour également, et de regards....

dimanche 18 octobre 2015

Paraître, disparaître, reparaître, réapparaître: L'amour au premier coup d'oeil - Love at first sight

Ces dernières semaines nous avons parlé de disparition - ou de réapparition.
La dernière concernait le cinéma avec deux films apparemment très différents mais qui se retrouvaient d’une certaine manière dans une ambiance: "Ni le Ciel, ni la Terre", de Clément Cogitore et "Vers l'autre rive" de Kioshi Kurosawa.
Et ces deux précédents dimanche, je vous ai fait "Tourner la page" et sauter la "Haie" qui "disparaît".

Aujourd'hui, je vais vous parler des bienfaits ou de la nécessaire disparition pour arriver au bonheur. Mais place au bouquet du jour...


Bouquet du dimanche - Photo: lfdd



Pour en revenir à ma réflexion, c'est un billet, ou plutôt deux complémentaires, cette semaine dans Libération, le 13 octobre qui m'y on menés. 
Sous le titre "L'éblouissement rétrospectif de la rencontre", philosophe Nicolas Grimaldi parle de la "première fois", ce que l'on appelle en général la rencontre "coup de foudre" (love at first sight":

"A moins d’y voir un miracle, nous ne pouvons guère penser un événement sans le rapporter à quelque autre qui a dû le précéder. Aussi n’y a-t-il d’expérience amoureuse que notre logique narrative n’attribue spontanément à l’éblouissement ou à la fascination de quelque rencontre préalable. Sait-on pourtant jamais, en quelque rencontre que ce soit, si elle inaugure une relation ou si elle n’en est déjà la fin ? De même, en effet, qu’une chose doit avoir continué pour qu’on en puisse évoquer le commencement, de même faut-il que l’amour ait déjà réuni deux personnes et leur ait déjà fait sentir quel besoin chacune a de l’autre, pour qu’on puisse rapporter leur histoire à celle d’une rencontre."

En prenant l'exemple de Proust, dans "Un amour de Swan", il nous montre que pour que l'on puisse se raconter une première fois, il faut qu'il y ait eu suite: "En réalité, aucune rencontre ne nous laisse pressentir ce dont elle pourrait être le commencement.", et qu'à la limite, la première fois n'était pas la première, mais celle que nous nous racontons - à la manière de Proust...
"Comme en histoire, par conséquent, c’est lorsque l’événement s’est produit et après qu’il a entraîné tant de bouleversements, qu’on peut tenter d’en identifier le commencement."...

"Or, comme Proust ne cesse de le montrer, rien de tout ce qui a suivi n’était imaginable ni moins encore prévisible lors des premières rencontres. Combien d’amants ne s’étonnent, en effet, de s’être si souvent rencontrés avant de s’être aimés ?"
...
"Contrairement à ce dont se réconforte une mythologie, l’amour est donc moins suscité et déterminé par une soudaine rencontre, que cette rencontre n’est elle-même anticipée et préparée par quelque attente primordiale. L’attente est en effet si inhérente à la conscience que nous attendons sans cesse, et ne cessons d’attendre qu’en n’ayant plus conscience."

Se perdre pour se retrouver, disparaître pour s'aimer...

En face, la philosophe Cynthia Fleury, dans son billet "La rencontre,un pur moment darwinien" complète la réflexion en notant que cette "rencontre", c'est la rencontre avec l'inconnu.... 

"Car la rencontre réussit cette gageure d’être le lieu de l’inédit et de la réminiscence. Ce que je rencontre, je ne le connais pas, je ne l’ai jamais vu, et pourtant, je le connais déjà, depuis toujours, je l’ai espéré, attendu, il a construit mes rêves, mes désirs, alors rien ne m’est plus familier que lui, cet étranger. Tant que l’amour tiendra, le récit de la rencontre sera incessant. «La scène initiale au cours de laquelle j’ai été ravi, je ne fais que la reconstituer : c’est un après coup», écrit Barthes. D’ailleurs, la rencontre ne tient que par le récit que l’on en fait. S’en souvenir, c’est rajouter un nouveau signe, tout mieux interpréter qu’à l’instant «t» où la rencontre a eu lieu."

Et qu'au final, la rencontre est vitale pour chacun de nous:

"Ceux qui sont encore là, ceux qui résistent, savent bien que l’art de rencontrer façonne leur instinct de survie à moins que ce ne soit l’inverse. Rencontrer, c’est d’abord rester en vie, avant d’en jouir."

A vous de jouer, d'une part en vous racontant - re-racontant votre (vos) rencontre(s).
Et en vous ouvrant à de nouvelles rencontres - je suis pour la paix des ménages!

Pour vous aider, ou vous donner de nouvelles piste, quelques chansons nostalgiques.
Je ne vais pas vous servir Kylie Minogue chantant "Love at first sight", mais ressortir une chanson que je vous avais proposée le 16 mai 2011 à propos du film japonais "Norvegian Woods": la chanson du film "Jules et Jim" (le lien est "cassé") : Le Tourbillon, interprété par Jeanne Moreau et Cyrus "Boris" Bassiak qui n'est autre que Serge Rezvani:




Autre chanson de "première fois, Léo Ferré dans "La vie d'Artiste"




Un autre style de rencontre, celui de Jacques Higelin (qui fête ses 40 ans de métiers) avec Brigitte Fontaine avec "La Grippe":




Et pour clore ce cycle de rencontres fascinantes, deux versions d'une chanson dont vous vous rappelez peut-être:"Fascination", d'abord par Mathé Altéry:




Et puis par Diane Dufresne:




Avec les paroles :

"Je t'ai rencontré simplement
Et tu n'as rien fait pour chercher à me plaire
Je t'aime pourtant
D'un amour ardent
Dont rien, je le sens, ne pourra me défaire.
Tu seras toujours mon amant
Et je crois en toi comme au bonheur suprême.
Je te fuis parfois, mais je Reviens ! quand même
C'est plus fort que moi... je t'aime !

Lorsque je souffre, il me faut tes yeux
Profonds et joyeux
Afin que j'y meure,
Et j'ai besoin pour revivre, amour,
De t'avoir un jour
Moins qu'un jour, une heure,
De me bercer un peu dans tes bras
Quand mon cœur est las,
Quand parfois je pleure.
Ah ! crois-le bien, mon chéri, mon aimé, mon Roi,
Je n'ai de bonheur qu'avec toi."


Bon dimanche

La Fleur du Dimanche

mardi 13 octobre 2015

Au théâtre: Marguerite D... comme Duras et comme drôle - Sinon Celan avec Le Méridien au TNS

On a l'impression de connaître Marguerite Duras, on a lu "l'Amant", on a lu "L'Amour", on a vu au cinéma "India Song" ou au théâtre "Le Vice Consul" ou entendu la "Chanson qui ne veux rien dire" ou "India Song" peut-être interprétée par Jeanne Moreau, peut-être pas par Hervé Vilar, mais là nous tenons une piste...

Oui, Marguerite Duras est une femme qui a de l'humour, qui adorait les fous-rires, qui a vécu des passions et qui a souffert, et surtout qui a eu une enfance étonnante... Savez-vous ce qui lui est arrivé à treize ans à peine ?
Qu'elle avait une dizaine d'année à peine quand elle a rencontré "la mendiante" et Anne-Marie Stretter qui sont les germes de son oeuvre?





Dans la pièce "Marguerite D." dernier pièce du triptyque Dolto, Dalida, Duras créé par le théâtre du Jarnisy, nous allons découvrir un aspect constitutif de l'artiste-écrivain: son enfance, sa jeunesse. Bien sûr sa relation à sa mère, mais aussi avec son (ses) frères et les personnages dont nous avons déjà parlé et qui vont nourrir son oeuvre.
Nous allons découvrir une facette peu connue de Duras, qui deviendra cette femme forte et volontaire, mais aussi fragile, à la merci de l'alcool, cette femme qui met l'amour au-dessus de tout, mais également la condition humaine. 
La pièce est magnifiquement interprétée par Charlotte Corman - habitée pourrait-on dire - sans caricature. avec une belle rigueur et une sensibilité qui se transmet au spectateur grâce également à la mise en scène d'Anne-Margrit Leclerc et à la présence de Pascale Toniazzo et de sa poupée-marionnette créée par Lauria Sillanpää.

Un beau portrait de femme, un portrait sensible.
La pièce se joue jusqu'au 16 octobre à 20h30 au TAPS Gare à Strasbourg.

Le Méridien au TNS

TNS Strasbourg - Le Méridien - Nicolas Bouchaud -  photo: Jean-Louis Fernandez


Hasard du calendrier, au TNS de Strasbourg se joue également un texte d'un écrivain - ou plutôt d'un poète: Paul Célan.
En l'occurrence, le texte (complété par des citations des auteurs dont il est fait référence) de remerciement du poète à la Deutsche Akademie für Sprache und Dichtung (l'Académie allemande de langue et de poésie) de Darmstadt lors de la réception de son prix en 1960.
Le spectacle, un impressionnant one man show de Nicolas Bouchaud, tente, via ce texte, publié sous le titre "Le Méridien" et mis en écho à la réflexion sur l'Art dans l'oeuvre de Büchner (Léonce et Léna, la Mort de Danton, Lenz,..), tente d'interroger à la fois ce qu'est la poésie, l'art et son rapport au spectateur, au jeu.
Un long parcours, partant de l'interrogation d'une jeune fille sur un poème de Rimbaud (est-ce beau?) adressé à l'acteur nous amène dans un parcours passant par Waldersbach, les Vosges et le Paris de la Révolution (avec une allusion à la conférence de Wannsee) jusqu'au souhait fou de Lenz de vouloir marcher sur la tête et à la "Todesfuge" de Paul Célan que nous avions entendue dans le même lieu en janvier dans le spectacle "Passim" et dont je vous avais proposé et la traduction et la vidéo de Paul Célan la lisant le 25 janvier 2015.

La pièce se joue jusqu'au 16 octobre à 20h00 au TNS à Strasbourg.


Bons spectacles

La Fleur du Dimanche

lundi 12 octobre 2015

Osez aller.... Vers l'autre rive - Ni le ciel, ni la terre ne vous retiendront...

La disparition, vaste sujet, nous en parlions hier, nous en avons parlé la semaine dernière... Elle peut être angoissante, elle peut être sereine, et au cinéma actuellement, même si les deux films ne présentent pas de similitudes et viennent de deux pays (et même plus) dont les cultures ne se ressemblent pas, ces deux films traitent chacun à leur manière de la disparition (ou de la réapparition) avec une délicate sensibilité. Et le hasard du calendrier les amène à l'affiche en même temps.

Je vous conseille d'aller les voir tous les deux parce qu'ils en valent vraiment la peine.

D'un côte, un vrai "premier film" de fiction du réalisateur (et artiste) Clément Cogitore dont le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg avait présenté les oeuvres il y a un an
Clément Cogitore dont les images pour la plupart avaient jusqu'à présent une patte artistique (au MAMCS ou au CEEAC à Strasbourg) - il expose d'ailleurs actuellement l'exposition "Digital Desert" à la galerie White Project, rue Saint Claude à Paris - ou documentaire.
Pour son film "Ni le ciel, ni la terre", le réalisateur, né à Colmar, a dû faire face à un véritable enfer pour tourner cette histoire oppressante et cathartique, magique et mystérieuse d'un camp avancé à la frontière du Pakistan, chargé de surveillé des pierres et des montagnes - il y a quand même un village au loin, et une troupe de combattants qui se fondent avec les rochers.
Le film, et c'est Clément qui l'annonce, est un film sur la croyance. Il nous fait voir ce que nos yeux ne savent pas voir ou lire, et comprendre. Il nous mène en bateau dans ce camp militaire loin de tout où nous ne savons plus ce qu'est une image, ce qu'est la réalité et nous fait des tours de magie (je fais disparaître un chien, des soldats, des moutons, des hommes,...) et je vous invente une grotte rédemptrice. Tout cela en jouant avec les technologies et les mythes.
Le film qui faisait partie de la programmation du Film Fantastique est autant un film policier, qu'un films d'angoisse ou qu'un film métaphysique sur la perte ou la guerre.
Et on reste abasourdi devant le jeu des comédiens (dont Jérémie Rénier) faisant tous coprs avec leurs personnages, que ce soient des soldats ou des villageois ou des combattants.  
En tout cas, une belle réussite et "Le Désert des Tartares" n'est pas loin... Allez-y:

Ni le ciel ni la terre



Vers l'autre Rive


Vers l'Autre Rive - Kioshi Kurosawa - Eri Fukatsu dans le rôle de Misuki

Autre pays, autre culture, le Japon, et le film de Kioshi Kurosawa, "Vers l'autre rive" nous parle d'une autre disparition et du retour des esprits avec une atmosphère très sereine et apaisante. Je ne vais pas vous dévoiler le sujet du film juste vous dire que cela fait réfléchir à nos actes et comment nous pouvons apporter la paix à notre mémoire et à celle de nos proches, amis ou parents, en leur redonnant leur unité, leur entièreté, le repos de l'âme. 
"Vers l'autre rive" est un film doux et tendre dont il faut goûter les moments de complicité et d'humanité, tout en se débarrassant de certaines certitudes cartésiennes. Une ouverture de l'esprit, un souffle d'air frais vivifiant, revigorant et apaisant à la fois.


Vers l'autre rive de Kiyoshi Kurosawa



Bon cinéma 

La Fleur du Dimanche

dimanche 11 octobre 2015

Haie, rai, paraît, disparaît.... . . .

L'automne nimbe de son voile le paysage, fait disparaître les haies dans le coton blanc et brouille les contours.
Un rayon de soleil quelquefois transperce et éclaire le pourpre des feuilles de vigne vierge ou le fruit des clématites.


Haie d'automne - Phot: lfdd


Les feuilles mortes tombent et les fleurs se font rares, on tourne la page de l'été. Avant le TVA, je vous offre une disparition de haie:


Disparition de la haie d'automne - Phot: lfdd

Disparition de la haie d'automne - Phot: lfdd

Disparition de la haie d'automne - Phot: lfdd

Disparition de la haie d'automne - Phot: lfdd


Dimanche dernier, par hasard, j'en étais arrivé à parler de "tourner la page" sur les êtres qui disparaissent. C'est vrai qu'il en disparaît tous les jours, il en naît aussi et encore plus, et s'il n'en naît pas assez dans nos pays, les migrations - voulues ou forcées - compensent ce déficit.  

Cette semaine, la disparition de Leny Escudero me donne l'occasion de revenir sur une de ses chansons moins connue.  Elle me rappelle les années d'étudiant où nous ne connaissions le voisin que par les coups frappés contre le mur pour souligner le niveau sonore de la musique qui l'empêchait de dormir...   

Voici donc "Mon voisin est mort" de Leny Escudero (chanson de circonstance).

 



Avec les paroles en TVA:

"Mon voisin est mort, je n’l’ai pas connu
Je n’l’ai jamais vu, mon voisin est mort
A part quelques bruits à l’étage en d'sous
Mais des riens du tout, je n’sais rien d’sa vie
C’est drôle l’émotion ! Je n’l’ai pas connu
Et j’ai l’impression de l’avoir perdu
J'suis dans l’escalier, tu ne me vois pas
T’es sur le palier, je n’te salue pas

Etre seul, c’est vivre seul au milieu de la foule

Et ça fait mal tu sais, ça fait comme une boule
Qui te cache le soleil
Au milieu du désert, on est pas seul tu sais
On est perdu, c’est pas pareil

Quand je pense à toi, à toi mon voisin
Toi qui vivais là, tu vivais si loin
Je ne saurai rien, du rien de tes jours
Rien de tes chagrins, rien de tes amours
T’as dû avoir peur lorsque ton destin
T’a pris par la main pour t’emmener ailleurs
Sûr qu’t’aurais aimé avoir un copain
Pour t’accompagner un bout de chemin

Etre seul, c’est vivre seul au milieu de la foule

Et ça fait mal tu sais, ça fait comme une boule
Qui te cache le soleil
Au milieu du désert, on est pas seul tu sais
On est perdu, c’est pas pareil

Bonjour mon voisin, bonjour inconnu

J’suis celui du d’sus, refuse pas ma main
Garde-moi pitié, si des fois la mort
Revient au quartier pour frapper encore
Elle n’osera pas me donner la nuit
Quand elle verra que j’ai un ami
Faut-il que les loups reviennent chez nous
Rendre la chaleur que donnait la peur

Etre seul, c’est vivre seul au milieu de la foule

Et ça fait mal tu sais, ça fait comme une boule
Qui te cache le soleil
Au milieu du désert, on est pas seul tu sais
On est perdu, c’est pas pareil
C’est pas pareil, c’est pas pareil."


En rebond, autre chanson de circonstance, "Le clown est mort" de Esposito, Giani, à ne pas confondre avec Leny.




Pour revenir sur les voisins avec un rayon de lumière, "Les Voisines" dans un clip hitchkockien et gai de Renan Luce:




Et pour finir sur une note plus balancée et un jeu de mots sur les noms, mais aussi - et je viens de m'en rendre compte - sur le mot "disparaître", la chanson "Desaparecido" de Mano Chao.






Et je vous dis: "Bon dimanche, A'tchao bonsoir et à dimanche prochain"..
Ou peut-être à demain avec des films sur la "disparition"...

La Fleur du Dimanche   


dimanche 4 octobre 2015

Tourner la Page... Et écrire...

Les pages se tournent, la vie va... Musica s'achève en beauté( voir mon billet d'hier), l'Opéra de Quat'sous, hier (enfin avant-hier) à Bussang est passé hier à Metz, le fleur des prés de Bussang va nous introduire le sujet:

Tournez la page - Bussang - Photo: lfdd 


Et pour clore, feuilletons les feuilles des sous-bois sous le soleil:


Tournez les feuilles - Photo: lfdd


Donc, place au feuilleton du TVA:


1. L'identité:

Un texte sur l'identité et l'écriture (à vous de trouver l'identité de l'auteur):
"Personne n'a envie d'être enfermé dans une identité, puisque la vérité c'est qu'il n'y a pas d'identité. On a tous des vies différentes mais on est tous pareils. Par-delà nos vies différentes, les sentiments sont tous les mêmes, quand on aime, quand on déteste, quand on se sent rejeté, quand on a honte, on le ressent tous de la m^me façon, quel que soit le barreau de l'échelle sociale sur lequel on se tient. Et la répétitions, ça n'existe pas, ce qui existe, c'est la nuance, la vie, les vies, les nuances, les récits, les phrases, la voix... Mais le discours social, lui, il veut que ça avance, "c'est fini, ça va mieux, on peut passer à autre chose ? Tourner la page ?" Mon travail, c'est écrire. Je ne suis pas là pour tourner des pages, je suis là pour en écrire."


2. Tourner la page

Où Sont Ceux Qu'on Aime



Où sont ceux qu'on aime
Quand ils sont partis
Où vont leurs je t'aime
Leurs silences, leurs cris
ceux qu'on a serrés très fort
ceux qu'on a serrés si fort
où sont ceux qu'on aime
ceux qu'on aime encore
quand tout est fini
et c'est Martine et c'est Bethy
Georges Lisbeth et Nathatlie
et c'est Francois et c'est Gilbert
William Rachel Paul et Julie
et c'est Toinon et c'est ta mère
Francoise Armande Pierre et Marie
et c'est ta femme
c'est ton amie
et c'est le sort de toute vie
montent les larmes
descend la nuit
quand on est seul 
seul dans son lit

où sont ceux qui restent
quand l'autre est parti
où vont tous leurs gestes
leurs caresses leurs cris
ceux qui sont encore en vie
ceux qui ont encore envie

où vont leurs détresse
ceux qui restent en vie
quand l'autre est parti

printemps été automne hiver
on se surprend dans la journée
à rêver lorsque sur la mer
le bateau viendra nous chercher
y a tant d'eau jusqu'au mystère
tant d’éphémère à consoler

et ce chemin qu'il faudra faire
le grand miroir
à traverser
montent les larmes
descend la nuit
quand on est seul
seul dans son lit"


Tourner la page, feuilleter le livre des souvenirs, et vivre, écrire, chanter, écouter la belle chanson de Pascal Auberson, grand poète suisse (un petit clin d'oeil à nos amis helvètes),
à entendre ici, dans sa durée (belle ambiance): "Où Sont Ceux Qu'on Aime"




En bis, je vous offre une autre chansons du même Pascal parti se perdre à Bruxelles: "Avenue Louise": 




3. Le Mot et la chose

Jamais deux sans trois, en bonus extra, je vous offre une interprétation de notre ami Auberson d'un poème de l'Abbé de L'Attaignant "Le Mot et la chose" dont vous trouverez des version bien plus ampoulées sur internet par Marie-France Pisier ou Guillaume Gallienne (je vous laisse faire votre tiercé de ce dimanche!).

Voici Pascal, avant les paroles (à suivre pour confirmer l'écoute(sauf si vous écoutez les yeux fermés).  




Le Mot et la chose

Madame quel est votre mot
Et sur le mot et sur la chose
On vous a dit souvent le mot
On vous a fait souvent la chose

Ainsi de la chose et du mot
Vous pouvez dire quelque chose
Et je gagerais que le mot
Vous plaît beaucoup moins que la chose

Pour moi voici quel est mon mot
Et sur le mot et sur la chose
J'avouerai que j'aime le mot
J'avouerai que j'aime la chose

Mais c'est la chose avec le mot
Mais c'est le mot avec la chose
Autrement la chose et le mot 
A mes yeux seraient peu de chose

Je crois même en faveur du mot
Pouvoir ajouter quelque chose
Une chose qui donne au mot 
Tout l'avantage sur la chose

C'est qu'on peut dire encore le mot
Alors qu'on ne fait plus la chose
Et pour peu que vaille le mot
Mon Dieu c'est toujours quelque chose
De là je conclus que le mot
Doit être mis avant la chose
Qu'il ne faut ajouter au mot
Qu'autant que l'on peut quelque 
chose

Et que pour le jour où le mot
Viendra seul hélas sans la chose 
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose

Pour vous je crois qu'avec le mot
Vous voyez toujours autre chose
Vous dites si gaiement le mot
Vous méritez si bien la chose

Que pour vous la chose et le mot
Doivent être la même chose
Et vous n'avez pas dit le mot
Qu'on est déjà prêt à la chose

Mais quand je vous dis que le mot
Doit être mis avant la chose
Vous devez me croire à ce mot
Bien peu connaisseur en la chose

Et bien voici mon dernier mot
Et sur le mot et sur la chose
Madame passez-moi le mot
Et je vous passerai la chose

Abbé de L'Attaignant


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

samedi 3 octobre 2015

Musica 2015, finale et bis: Hommage à Boulez et place aux jeunes

Le festival Musica 2015 s'achève et au vu de la vitesse à laquelle il est passé, c'est la preuve que le cru 2015 était bon.
Petit retour dans le rétroviseur, parce que si la musique s'écoute, nous avons la chance de pouvoir également la voir et de rencontrer, et les compositeurs, et les interprètes....

Nous en garderons donc en mémoire de belles images et de beaux moments d'émotion. Preuve que cette musique est vivante et dialogue avec son public, un public qui cette année a répondu souvent présent à l'appel de la création contemporaine, les salles étant bien pleines, il a fallu même quelquefois refuser du monde.
La programmation variée et les partenariats (avec les Musées de la Ville de Strasbourg, le TNS, Arte, Apollonia - allez voir l'exposition de Frantizek Zvardon dans leurs locaux - l'Opéra, la HEAR, la BNU, et j'en oublie..) et bien sûr tous les soutiens institutionnels ont permis un festival de belle facture.

Parmi les lignes directrices, notons un hommage à Boulez, qui était venu en 2013 - voir mon billet du 29 septembre 2013 - et à ses "élèves" passés par l'IRCAM - excusez du peu, je veux parler des "grands" Pierre-Laurent Aimard et Jean-Guihen Queyras ou Laurent Boffard - magnifique duo avec Marina Chiche -  ou le Quatuor Diotima qui travaille en proximité avec le Chef qui nous ont donné des aperçus cohérents et éclairés sur la Musique, non seulement d'aujourd'hui mais aussi en relation avec son histoire et ses influences (Schoenberg, Webern, Debussy, Bach, Beethoven,...).

Parmi les ensembles, notons la fidélité réciproque à Musica et la musique contemporaine des ensembles Linéa de Jean-Philippe Wurtz, l'Accroche-Note d'Armand Angster et Françoise Kubler et leurs complices (et leurs élèves du Conservatoire), le Quatuor Arditi et l'Ensemble Modern. N'oublions pas l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg présent pour la représentation de Penthésilea à l'Opéra et pour l'accompagnement du film "Berlin, Symphonie d'une grande ville", ni les fidèles orchestres voisins de la SWR et de Köln et celui de la Radio néerlandaise venu pour le magnifique Oratorio "The Gospel according to the other Mary" de John Adams et Peter Sellars.

Notons aussi le croisement des arts et de support justement avec le cinéma  - J'accuse d'Abel Gance, le Berlin de Ruttmann, les captations des pièces d'Arvo Pärt ou des Pigeons d'Argile de Philippe Hurel magnifiquement filmée par François-René Martin. Le jonglage magnifique de Jérôme Thomas chef d'orchestre de ses balles dans la pièce de René Fourrès Dels dos Prinicis et les élèves du TNS -avec une très belle vidéo de Julien Roëls en parfait accord avec la pièce de Mayo Hirano "Singularité" sur l"éternité sans fin".

Saluons les superbes prestations des "Jeunes Talents" qui ont eu droit à de nombreux concerts, autant en tant qu'interprètes que compositeurs, dont le résultat de l'Académie de composition initiée - et drivée - par Philippe Manoury, à la fois compositeur, pédagogue et moteur essentiel du renouvellement des générations...

La relève est dans la salle, sur la scène et dans les partitions.
Rendez-vous est donné le 23 septembre 2016 pour de nouvelles aventures.

En attendant quelques images à voir dans le rétroviseur:

Les coulisses de Musica révèlent aussi le "canal" audio des oeuvres - quelques unes magnifiques avec le son en temps réel (merci à l'IRCAM dirigé par Frank Madlener (ancien de Musica):


Dans les coulisses de Musica 2015 - Photo:lfdd

Concert Jeunes Talents, saxophone: Instants Ephémères de Jean-Partrick Besigrand - musique sortie de coulisses:


Musica 2015 -  Jeunes Talents, saxophone - Photo: lfdd

Musica 2015 -  Jeunes Talents, saxophone - Photo: lfdd

Musica 2015 -  Jeunes Talents, saxophone - Photo: lfdd


Le Succès d'Aymar:

Musica 2015 -  Pierre-Laurent Aimard - Photo: lfdd


Suite des concerts de Willem Latchoumia, pianiste élégant en gants (mitaines), avec l'ensemble Linéa de Jean-Philippe Wurtz :


Musica 2015 -  Wilhem Latchoumia et l'Ensemble Linéa - Photo: lfdd


Suite des venues... du Quatuor Arditti:

Musica 2015 -  Quatuor Arditti - Photo: lfdd

Musica 2015 -  Quatuor Arditti - Photo: lfdd


Suite... de Bach par Jean-Guihen Queyras:


Musica 2015 -  Jean-Guihen Queyras - Photo: lfdd
 



Suite de Bal Contemporain (ambiance !...):
 
Musica 2015 - Bal Contemporain - Photo: lfdd

Musica 2015 - Bal Contemporain - Orchestre Comité des Fêtes - Françoise Kubler - Photo: lfdd

Musica 2015 - Bal Contemporain - Orchestre Comité des Fêtes - Françoise Kubler - Marie-Andrée Joerger- Photo: lfdd

Musica 2015 - Bal Contemporain - Orchestre Comité des Fêtes - Pierré Charila- Photo: lfdd
Musica 2015 - Concert de clôture - Orchestre Symphonique de la radio de Köln avec GrauSchumacher - Photo: lfdd

Et pour continuer, un clin d'oeil à un fidèle de Musica (Marc Munch) et aux nombreux fans (de Musica et de Natacha Petrinsky, la magnifique Penthésilée du magnifique opéra Penthesilae de Pascal Dusapin):


Musica 2015 - Penthésilae - Natcha Petrinsky - la Penthésilée de Pascal Dusapin avec ses fans - Photo: lfdd


Et que la musique contemporaine continue d’irriguer la vie culturelle tout au long de l'année...

La Fleur du Dimanche